RougierRibaud

[OLF, i.e. Olf Le Fol]

Bien que les fêtes de fin d’année soient également communément appelées « trêve des confiseurs », cela n’empêche pas la plupart des gourmands de déguster au cours de cette période d’innombrables et délicieuses friandises. Logiquement, l’époque est également propice pour ouvrir des flacons contenant des liqueurs nanties d’un taux élevé de sucre résiduel. Afin de guider vos choix, nous avons sélectionné quatre vins (prestige, classique, étonnant, meilleur rapport qualité prix) dans quatre catégories : Les meilleurs vins liquoreux à déguster pour eux-mêmes, les meilleurs vins liquoreux à déguster en apéritif ou avec des mets salés (feuilleté aux anchois, etc.), les meilleurs vins liquoreux avec le foie gras, et, enfin, les meilleurs vins avec le chocolat.

Les crus que nous avons retenus sont ceux nous ayant laissé la meilleure impression au cours de nos dégustations de l’année. Nous avons privilégié des vins qui demeurent assez facilement trouvables sur internet ou chez de bons cavistes. Enfin, nous avons porté une attention particulière à des domaines dont la qualité de la production est régulièrement élevée, afin que si vous ne trouvez pas le millésime que nous avons mentionné, vous puissiez en choisir un autre sans crainte d’être déçus. Bien sûr, n’hésitez pas à nous communiquer sur les forums vos plus belles découvertes.

• Les meilleurs vins liquoreux à déguster pour eux-mêmes
  
  
  • Prestige : Monbazillac l’Extase 2003
    Ce vin du domaine de l’Ancienne Cure est d’une richesse extrême. Particulièrement gras, velouté, ce breuvage explose sur des notes de raisin de Corinthe, de miel, de fruits exotiques confits et de mirabelle. Le bouquet est immense. Un vin rare et précieux qui justifie tout à fait son prix, 40 €. Assurément l’un des plus grands vins liquoreux de France.
    
    
  • Classique : Yquem 1999
    Bien sûr, nous aurions pu désigner un millésime plus noble, plus massif, du plus célèbre vin du monde. Cependant, 1999 nous semble être cette année encore le millésime récent qui soit le plus proche de la maturité. La noix de coco et l’orange confite sont serrées, concentrées, mais rapidement expressives sur le palais. Le botrytis est précoce, élégant. En fait, vu des hauteurs d’Yquem, seul le prix de ce breuvage fait preuve de modestie. 210 €.
    
    
  • Étonnant : 249 JT
    Ce vin du Jura du domaine Tissot est comparable à un vin de paille « surproduit », c’est à dire dont l’élevage a été poussé vers des limites inconnues. Le résultat est stupéfiant, unique. En dépit de sa jeunesse, le nectar embaume déjà son bouquet des arômes absolument pénétrants. Ce vin est du velours. La bouche est grasse, lourde, ce qui n’est pas étonnant pour un vin qui atteint 249 grammes de sucre résiduel par litre. Mais son côté massif et contrebalancé par de très fines pointes épicées qui construisent au 249 JT une épine dorsale splendide. Un nouveau coup de génie ! 29 € les 37,5 cl.
    
    
  • Meilleur rapport qualité/prix : La Folie 2005
    Ce vin de Jeff Carrel est botrytisé à base de Clairette. Il dégage d’arrogants arômes grillés, de poire et de champignon. En dépit de 125 grammes de sucre résiduel, une ligne de tilleul permet à la Folie de conserver une trame pure, fraîche. Une très grande vinification. 10 €.

• Les meilleurs vins liquoreux à déguster avec en apéritif ou avec des mets salés (feuilleté aux anchois, pâtes persillées, etc.)
  
  
  • Prestige : Doisy Daene 2003
    Ce Sauternes concurrence depuis plusieurs années déjà des grands crus classés beaucoup plus connus que lui. Le millésime 2003 est celui de la canicule. Le vin y gagne une explosivité inédite et une concentration qui laisse sans voix. L’équilibre est parfait, comme souvent. Fruits exotiques, miel, pêche, amande et encore une petite pointe anisée pour rafraîchir la finale. 30 €.
    
    
  • Classique : Muscat SNG 2005
    Ce vin du domaine Luc Faller est élevé dans le respect des règles de la culture bio. Il s’exprime d’abord dans une grammaire fine et nuancée, puis il prend ses aises longuement sur le palais avec de puissants aromes de roses, de bourgeon et d’écorce à la vanille des îles. La tendresse de ce vin le rend prodigieusement séduisant. Une expérience de volupté et de suavité. 25 €.
    
    
  • Étonnant : Furmint Late Harvest 2004
    Ce vin du domaine hongrois Disznoko est une vendange d’un cépage local, le Furmint, qui est élaboré et botrytisé comme un Sauternes. Le miel enveloppe cette douceur fruitée, aux notes Corinthienne, qui joue sans tomber au funambule, suspendu entre pureté, acidité et un taux de sucre résiduel élevé. 10 €.
    
    
  • Meilleur rapport qualité/prix : Monbazillac la Robertie 2005
    A dominante de sémillon assemblé avec du sauvignon et de la muscadelle, ce Monbazillac vendangé manuellement par tries successives est impressionnant chaque année. Ces arômes sont évidemment massifs et concentrés. Mais ce nectar ne perd pas l’équilibre. Les notes confites sont gourmandes. L’ananas et l’abricot sont croquants, souriants. Enfin, les agrumes confits prolongent très longtemps le plaisir du dégustateur. 10 € seulement. Une belle affaire.

• Les meilleurs vins liquoreux avec le foie gras
  
  
  • Prestige : Rayne Vigneau 2000
    Ce petit millésime à Sauternes est prêt à boire. Mieux, chez Rayne Vigneau il a donné un grand vin, légèrement moins viril et corsé qu’à l’accoutumé, mais mieux équilibré, qui tient longtemps en bouche et dont le bouquet s’envole sur des exhalaisons fleuries. Bien sûr, les fruits et l’orange confite surfent toujours sur le miel et la vanille, mais qui s’en plaindra. Ce grand cru de Sauternes se distingue par son intensité et son opulence. Pourquoi attendre ? 40 €.
    
    
  • Classique : Les Bonnes Blanches 2003
    Ce Coteaux du Layon du domaine Ogereau est une sélection de grains nobles d’une richesse exceptionnelle. L’expression du miel y est renversante, mais pas étourdissante. En effet, la fleur d’acacia tient ce puissant nectar en équilibre. Les petites touches de citronnelle, de citron vert et de cèdre tiennent en bouche infiniment sur une structure diaboliquement soyeuse. 25 € très bien investis.
    
    
  • Étonnant : In extremis
    Ce vin du domaine des Terres Dorées de Jean-Paul Brun permet de découvrir un autre visage du Chardonnay, dont le marc des vendanges tardives est ici mélangé à un vin nouveau de l’année. Il en résulte In Extremis, un vin liquoreux qui s’éclate dans le registre de l’amande confite, du coing et des fruits blancs vraiment mûrs. Orgueilleux, frais et généreux. 20 €.
    A noter deux autres cuvées « supérieures », Labeur d’Octobre et Elate, cette dernière possédant seulement 7% d’alcool pour plus de 400 grammes de sucre résiduel.
    
    
  • Meilleur rapport qualité/prix : Rousset Peyraguey 2001 crème de Tête
    Cet immense vin de Sauternes est toujours le grand oublié de l’appellation. Produit par Alain Dejean, un vigneron ne faisant aucune concession et respectant strictement toutes les règles de la biodynamie et les cycles naturels, ce breuvage échappe à toute logique, c’est ce qui le rend merveilleux. Le millésime 2001 « crème de tête » est, comme à l’accoutumé, très masculin. Ses arômes de fruits serrés, dominés par le pruneau et la figue, s’adoucissent avec de l’abricot mûrs et un petit zeste de mangue particulièrement rafraichissant. Sa complexité porte aisément ce vin au niveau des meilleurs grands crus de l’appellation. La finale est démesurée, vertigineuse. Ses notes de bois complètement intégrées raccrochent puissamment ce nectar divin à sa terre. Un vin d’homme qui fera se pâmer les dames. 25 à 30 €.

• Les meilleurs vins avec le chocolat
  
  
  • Prestige : Vintage Charles Dupuy
    Ce vin du domaine Mas Amiel est réalisé à 100% à base de grenache noir. Son bouquet dégage d’intenses arômes de confiture mûre. Des notes épicées et de poivre blanc emballe le vin. En bouche, la figue, la vanille, le réglisse et une toute petite pointe de rancio accompagnent des fruits rouges très mûrs et très persistants. Entre 30 et 40 €.
    
    
  • Classique : Le Tuilé 1990
    Ce vin du domaine Cazes est éduqué pendant 12 ans dans de vieux foudres de chêne. Il en résulte un caractère bien trempé, qui déborde de vitalité, de vanille et de cacao, qui chante sur des notes torréfiées, et dont le fruit rouge sportif atteste que les grenaches noirs du domaine comptent parmi les mieux élevés du monde. 18 €.
    
    
  • Étonnant : Macvin rouge du Château d’Arlay
    Ce vin de liqueur du Château d’Arlay est élaboré par assemblage de 1/3 de Vieux Marc élevé 4 ans en fûts et de 2/3 de jus de Pinot Noir non fermenté est une ode aux desserts à base de ganache bien serrée. Les arômes de griotte et de pruneau dominent largement le palais. Toutefois, du thé et de la bergamote s’épanouissent assez vite, puis laisse passer quelques exhalaisons de tabac. 20 €.
    
    
  • Meilleur rapport qualité/prix : Maydie 2006
    Ce vin du domaine Aydie aurait également pu figurer dans la catégorie précédente. Réalisé à 100 % à base de tannat muté, nous voilà en présence d’une liqueur musclée, vintage, qui conserve un fond d’astringence, d’olive et de marc de cacao, qui se dissipe dans des abysses insondables de fruits rouges. Littéralement, une bonne curiosité. 14 € les 50 cl.